Mon GR10, par fK

Vide ton sac !

Le poids de ton sac, c’est de la peur

En randonnée, le poids du sac, c’est le poids des peurs (d’avoir faim, froid, d’être mouillé, sale, et j’en passe). Mais si les premiers kilos ne posent pas trop de problème, au-delà d’un certain seuil (une dizaine pour moi), le sac commence à se sentir, et à freiner de plus en plus fortement les ardeurs de la personne qui le porte.

Mon choix de faire des étapes « doubles » et de dormir « en dur » permettait de faire l’économie d’une tente, d’un duvet et de tout le matériel nécessaire pour un bivouac. Mais il me semblait intéressant de limiter le poids du sac au maximum, afin de ne pas voir mon rythme ralenti par ces kilos superflus.
J’avais déjà entendu parler des forums sur la Marche Ultra-Légère (ou MUL), et en particulier l’un d’eux dont Luc est un inconditionnel. Et j’avais déjà eu l’occasion, lors de notre voyage en Crête du mois de mai, effectué en autonomie et en nuit en hôtel, donc dans les mêmes conditions que mon plan pour le GR, de tester une liste minimale d’un sac de 2,7 Kg tout compris.
Ce fut ma base de travail…

Lors de la préparation du roadbook, j’avais donc listé tous les éléments à emporter, et tout ce petit monde est passé sur la balance, afin de traquer le moindre gramme.
Au final, je suis parti avec un peu moins de 8 Kg de matériel, hors eau et repas, avec plus de la moitié (4,3 Kg) sur moi, et moins de la moitié (3,7 Kg) sur le dos dans le sac.

Type Catégorie Dans le sac Sur moi Total
Permanent Vêtements 975 g 795 g 1 770 g
Permanent Chaussures 1 670 g 1 670 g
Permanent Photo 90 g 1 340 g 1 430 g
Permanent Équipement 580 g 500 g 1 080 g
Permanent Sac à dos 930 g 930 g
Permanent Hygiène 360 g 360 g
Permanent Nuit 265 g 265 g
Permanent Papiers 170 g 170 g
Permanent Eau 155 g 155 g
Permanent Repas 145 g 145 g
Total permanent 3 670 g 4 305 g 7 975 g
Temporaire Eau 2 500 g 2 500 g
Variable Repas 650 g 650 g
« Temporaire » Pt déjeuner 200 g 200 g
Total temporaire 3 350 g 3 350 g
Total général 7 020 g 4 305 g 11 325 g

Sur moi

J’avais sur moi 4,3 Kg, mais les deux tiers étaient constitués de mes chaussures de randonnée (montantes et solides) et de mon appareil photo reflex, porté en bandoulière pour pouvoir être mis en œuvre rapidement, sauf quand il pleuvait, auquel cas il allait au sec dans le sac.

A noter que j’étais toujours en « long », c’est-à-dire que je n’ai pas enlevé le bas des jambes de mon pantalon convertible, et que j’avais un T-shirt à manches longues, et en plus des mitaines. La raison principale est celle d’éviter les coups de soleil sans avoir à mettre de la crème (sur les mains, les dragonnes des bâtons enlèvent la crème en cours de journée). Par ailleurs, un pantalon et des chaussures montantes permettent d’éviter, autant que faire se peut, les tiques (fréquentes dans les Pyrénées) et les morsures éventuelles de serpent (plus rares !).

Catégorie Matériel Poids
Vêtements Pantalon 290 g
Vêtements Caleçon 80 g
Vêtements T-shirt ML 180 g
Vêtements Chaussettes 55 g
Vêtements Tour de cou (buff) 30 g
Vêtements Lunettes de soleil 20 g
Vêtements Casquette 80 g
Vêtements Mitaines 60 g
Chaussures Chaussures 1 670 g
Équipement Bâtons 355 g
Équipement GPS + Cardio 135 g
Équipement Accéléromètre 10 g
Photo Appareil photo 1 340 g

Dans le sac

Le matériel emporté dans le sac

Tout le contenu de mon sac, pour un total de 2 940 g

Au moment du départ, j’avais un sac de 37 litres (Décathlon Forclaz Ultralight) de 930 g, et 2 740 g de matériel à l’intérieur (+ 200 g de crème déjeuner, nous y reviendrons)… En gros, un poncho, une doudoune, un tout petit peu de change, une micro trousse de toilette et quelques papiers. L’autre gros avantage, c’est que le sac est vite fait !
Mais autant dire que chaque matin, quand j’ajoutais les 2,5 litres d’eau, je doublais le poids du sac. Cependant, celui-ci restait tout à fait correct : 7 Kg au total, cela ne se sent (presque) pas.

J’avais également emporté les deux timbres pour les deux cartes postales que je comptais envoyer, et surtout une enveloppe pré-timbrée à mon adresse pour me renvoyer le topo-guide des Pyrénées Atlantiques une fois arrivé à Arrens-Marsous. Je n’avais pas pris le deuxième guide, j’avais uniquement photographié les quelques pages qui me concernaient (une vingtaine tout au plus, soit le quart du total).

Nota : Le téléphone était dans la petite poche de la sangle abdominale, très pratique car il ne faisait qu’entrer et sortir à longueur de journée (puisque j’avais les cartes et le roadbook dedans).

Catégorie Matériel Poids
Sac à dos Sac à dos 930 g
Eau Bouteille d’eau 1 l (30g pièce) 60 g
Eau Tuyau et embout 90 g
Repas Couteau et couverts 85 g
Repas Quart 60 g
Eau Pastilles pour l’eau 5 g
Pt déjeuner Pot de crème déjeuner 200 g
Eau Eau 2 500 g
Repas Pique-nique 500 g
Repas Barre céréales 150 g
Vêtements Gants 105 g
Vêtements Tee-shirt de rechange MC 100 g
Vêtements Caleçon de rechange 80 g
Vêtements Chaussettes de rechange 55 g
Vêtements Doudoune en duvet 270 g
Vêtements Poncho 365 g
Hygiène Crème solaire 50 g
Hygiène Stick lèvres 5 g
Hygiène Seconde peau / pansements 5 g
Hygiène Aspirine 5 g
Hygiène Boules Quiès 5 g
Hygiène Brosse à dent + dentifrice 30 g
Hygiène Savon 70 g
Hygiène Petite serviette 100 g
Hygiène Pince à épiler + coupe-ongles 30 g
Hygiène Mouchoirs 30 g
Hygiène Tire-tic™ 5 g
Hygiène Compeed™ 15 g
Hygiène Fil et aiguille + épingles 10 g
Nuit Sac à viande 125 g
Nuit Lampe frontale 140 g
Papiers Espèces 10 g
Papiers CB, CI, etc. 20 g
Papiers Clefs 55 g
Papiers Chèques vacances 70 g
Papiers Crayon et papier 15 g
Photo Batterie + carte appareil photo 90 g
Équipement Téléphone 165 g
Équipement Chargeur téléphone et GPS 105 g
Équipement Couverture de survie 60 g
Équipement Miroir et sifflet 55 g
Équipement Topoguide n°1 190 g
Équipement Sac plastique pour poubelle 5 g

Bons et mauvais points

Quel bilan tirer au sujet de mon équipement ?
En un mot, j’en étais très content. Le fait d’avoir un sac léger, voire très léger, est un avantage incomparable. Et les remarques des autres randonneurs qui m’ont croisé m’ont conforté dans cette idée.

J’ai cependant quelques regrets ou fait quelques erreurs :

  • Je n’avais pris qu’un pantalon. Pas de rechange, et pas de short. Le problème, c’est qu’après une étape, il était humide, voire mouillé, notamment au niveau de la ceinture, là où se pose la ceinture abdominale du sac. Et bien qu’en fibres techniques, il ne séchait pas juste sur le temps de la douche. Il m’a donc fallu souvent le remettre encore humide. Un deuxième bas léger pour le soir est donc un élément de confort qui vaut 350 g ⇒ A prendre sans doute une prochaine fois
  • Plus légères encore que mes gourdes, et adaptées pour le dosage des pastilles de Micropur (qui ne m’ont servi que deux fois, car les points d’eau potable sont très nombreux), j’avais acheté deux bouteilles en plastique d’un litre la veille du départ. L’erreur était que leur goulot était trop court, et donc ne tenait pas sur le système de tuyau pour boire sans les manipuler. Il me fallait donc les sortir du sac, jusqu’à l’étape 3 où une bouteille de 50 cl de coca est venue s’adapter au système (mais compensant sans doute l’écart de poids avec mes gourdes) ⇒ La prochaine fois, les gourdes, ou un vrai test des bouteilles avant de partir !
  • J’ai eu peur (on y revient) que dans certains hébergements, je souhaite partir tellement tôt que je ne puisse pas petit-déjeuner. J’avais donc emporté 200 g de Crème Sport Déjeuner, qui ont fait 450 km avant de revenir à la case départ. Car les horaires ont finalement été totalement compatibles avec mes étapes, et il a même été possible plusieurs fois de déjeuner avant l’horaire normal ⇒ 200 g en moins
  • De la même manière, la fringale du premier jour (et le minimum de paiement par CB) m’ont donné une folie acheteuse dans la Venta du col d’Ibardin, et j’ai ensuite mis tout le séjour à finir le stock de cacahouètes !

Ce que j’ai pris et qui ne m’a pas du tout servi :

  • La frontale : inutile en gîte, elle était là au cas où je serais parti vraiment tôt, ou que j’aurais fini tard à cause d’une galère…
  • J’ai eu besoin de la deuxième batterie pour l’appareil, mais pas de la deuxième carte mémoire ;
  • Les gants chauds n’ont pas servi non plus
  • Couverture de survie, miroir, sifflet, et toute la trousse à pharmacie (dans laquelle il manquait une crème pour les brûlures, qui, elle, a servi !), mais qui sont cependant indispensables !

Par ailleurs, les éléments que je n’avais pas pris et qui n’ont pas manqué :

  • Pas de pull ou de polaire, c’est la doudoune très légère qui a servi quand il faisait moins chaud, y compris dans les gîtes, et cela suffisait largement ;
  • Pas de tongs ni de chaussures de rechange : j’étais donc en chaussettes dans les gîtes, ou avec les chaussures de marche (non lacées) s’il fallait sortir, et à deux endroits (Refuge Jeandel et Gîte l’Oasis) les pantoufles / babouches étaient fournies. 200 g de tongs économisés ;
  • Je n’avais ni lacet de rechange, ni bout de ficelle… Je me disais que je repassais souvent par des villages. Certes…

Enfin les choses que j’ai prises et que je ne regrette pas :

  • Le Reflex pèse 1,4 Kg. C’est lourd, très lourd, même. Mais la qualité des photos est à ce prix. Mon téléphone ne m’aurait pas ramené de si beaux souvenirs, et je n’avais pas envie d’acheter en plus un compact de bonne qualité et léger ;
  • Un T-shirt long pour la journée, et le court pour le soir et la nuit, pendant que le premier sèche, c’était parfait ;
  • Et puis j’avais pris le GPS et son cardio. Le GPS reste quand même un bon allié, car j’avais le tracé chargé dessus (à défaut d’avoir le fond de carte qui lui était dans le téléphone), et je ne regrette pas le cardio, même si ce n’était pas strictement nécessaire.
  • 105 g pour le chargeur et les deux prises (téléphone et GPS), c’est moins que le deuxième topo-guide, et ça vaut la peine !

2 reflexions sur “Vide ton sac !

  1. Boulenc

    Bonjour,
    Pouvez-vous me donner des infos sur les vos chaussures de marche , est il possible de faire cette traversée des Pyrénées avec une bonne paire de chaussures de Trail.
    Merci

    1. fK Auteur de l'article

      Bonjour Nicolas,
      Mes chaussures de marche sont une paire de Mendel hautes, mais je ne connais plus le modèle exactement. Elles ont déjà plus de 6 ans et des milliers de kilomètres au compteur, mais elles ne m’ont jamais laissé tomber !
      Et oui, ça passe partout avec des chaussures de trail (attention s’il pleut cependant, ou si vous le faites tôt dans la saison et qu’il y a encore quelques névés). Ce n’était pas mon option puisque j’y allais pour MARCHER, certes à mon rythme plutôt élevé, mais pas pour trottiner.
      Bonne route !

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