Mon GR10, par fK

Étape 16 : Eylie d’en Haut / Aunac

L’étape en chiffres

41,9 km (pour 45,8 annoncés)

3 323 m de dénivelé (pour 3 330 annoncés)

Étape (très) « difficile » (79,1 équivalent-kilomètres prévus)

Départ 07h04, arrivée 18h03

9h59 de marche effective et 1h00 de pause (temps « topo-guide » 19h05, temps prévu 11h27)

Tracé GPS J16

Le journal de l’étape1 étoile

Le petit déjeuner est d’une simplicité décevante : pain, beurre, confiture…
Je l’avale seul dans la grande salle, le seul autre lève-tôt ayant fini quelques secondes avant mon arrivée. Et à 7h, c’est parti pour mon étape-marathon.

Ça commence par une grande montée en lacets, à découvert. Il est tôt, mais je sens le sol qui rend déjà la chaleur de la veille et de la nuit. Du coup, je suis en nage et toutes les mouches me prennent pour leur abreuvoir.
Je suis soulagé d’arriver en forêt, où après un passage plein de feuilles un peu glissant le terrain est très favorable et j’affiche un taux de montée de 800 mètres à l’heure tout à fait convenable.

A nouveau à découvert, voici le vent. Au moins il donne une impression de frais !

Je suis au col de l’Arech (1) à 8h27. Super.
Petite pause photos, jus de pomme local acheté la veille au gîte pour changer des litres d’eau plate, sous un vent encore plus fort, col oblige.
Je repars du mauvais côté, et corrige vite l’erreur.

La descente se fait dans les fougères, en lacet. L’odeur est particulière, agréable, et le chemin est invisible au delà des mètres immédiatement devant moi. Petite impression de se frayer un chemin au milieu de nulle part.

Ensuite c’est la forêt, jusqu’à la passerelle de Grauillès (2), et dans la deuxième montée de la journée. En revanche, c’est tout boueux pendant un moment, j’ai les chaussures dans un état lamentable. Fort heureusement, un petit ruisseau juste après permet de faire un brin de lavage.

Et ça découvre à nouveau, la montée se poursuivant dans l’herbe, accompagné par le vent.
Le cassoulet de la veille fait effet, me voici doté d’une aide à la propulsion… Pourtant j’ai l’impression de me traîner, mais non, le GPS indique toujours une montée à plus de 600 mètres à l’heure, tout va bien.

La cabane de BessetNouvel arrêt rafraîchissement à la cabane de Besset, et voici le clot du Lac (3), où tout un groupe d’espagnol fait sa pause. Trop de vent, trop de monde, je m’arrêterai à la cabane plus bas (4).
Warren s’est arrêté quant à lui juste de l’autre côté du col. Notre salut est celui des gens qui se (re)connaissent. C’est marrant, de voir à quel point il suffit de partager une aventure, quelques mots, trois entrevues, pour qu’un lien se tisse. Cependant, sans le savoir, c’est aussi un salut d’au-revoir : nous ne nous recroiserons plus.

La descente est super : à découvert, avec de larges lacets. J’avale les mètres sans même y penser. La fin en revanche est moins à mon goût : en forêt, mais surtout en pente très forte, il faut s’appuyer sur les bâtons pour ne pas glisser.
Et voici la Maison du Valier (5). La présence d’une route et d’un grand parking me met la puce à l’oreille : ça va tenir plus de l’hôtel à touristes que du gîte ou refuge pour randonneur, malgré le nom qui évoque quand même un sommet. Bingo, c’est exactement ça. Du coup, aucun regret de sauter cet hébergement !
J’y pique-nique cependant, agrémentant les victuailles d’une pinte de panaché, et demandant du sirop à mettre dans la gourde, toujours histoire de changer du goût de l’eau (et d’ajouter un peu de sucre et de calories par la même occasion).
Je préviens par SMS le gîte à Aunac de mon arrivée avec un jour d’avance, et je repars juste avant 13h. Mes horaires sont bons, l’étape devrait bien se passer.

Troisième montée de la journée, cette fois en forêt, le long des ruisseaux et des cascades. Je croise quelques espagnols. A mon avis, ils font le Pass’Aran, un circuit en boucle de 5 jours dont une partie se fait sur le GR. Puis deux jeunes, qui font je ne sais quoi à grands coups d’une pioche jaune fluo…

Petite inquiétude météo : je prends quelques gouttes à 14h, en sortant de la forêt… Heu, bah non, je viens de décider de marcher 5 heures de plus avant l’arrivée, c’est pas le moment.
Mais fausse alerte, il ne pleuvra pas.

Ça monte, encore et toujours, en lacets. Ça n’en finit pas. Une cabane, des lacets encore et encore… Et soudain j’aperçois un panneau, tout là haut. C’est bon signe, c’est sans doute le panneau indicateur du col.
Le ciel se découvre, le sentier devient un faux plat bosselé vers les cols, et la vue s’ouvre sur les cascades en face. Que demande le peuple ?

L'étang d'AyesLes cols s’enchaînent : cap des Lauses (6), col de la Laziès, et voici le petit étang d’Ayès, avec un tout un troupeau de vaches de l’autre côté.
Je dois laisser le passage à une grenouille qui traverse. Priorité au plus léger, c’est le code la route.
Après le lac, je croise un couple : vu l’heure, je suppose qu’ils vont se trouver un endroit pour bivouaquer. En effet, c’est un coin qui doit s’y prêter.

Allez, encore une grimpette vers le col d’Auédole (7). Le GPS me dit que j’ai passé les 3 000 mètres de dénivelé positif sur la journée. Pas mal !
Au col, il y a un vent à décorner les bœufs. Je file. Mais ça part à droite vers le pas de la Core, au milieu des cailloux, et du coup je n’avance plus, chaque pas nécessitant un supplément d’attention pour ne pas tomber.

Le gazon bicolore au col de la Core

A droite c’est vert. A gauche aussi…

Au pas de la Core (8), je tombe sur des cueilleurs de myrtilles, et je suis surpris de voir que la crête délimite deux verts très différents pour l’herbe.
Vient ensuite une piste herbeuse que je trouve très sympa, remarquant qu’en Ariège, la peinture a laissé la place à des balises métalliques accrochées ça et là.
L’ambiance se dégrade sérieusement quand les taons se mettent à m’attaquer. Je me retrouve à faire de grands moulinets, et à me donner des claques partout. Ce qui renforce l’impression que l’arrivée à Esbints est interminable.

A Esbints (9), je ne reconnais rien par rapport à notre venue en 2006. Était-ce vraiment le même gîte ? Ceci étant, je fais un petit SMS de clin d’œil à Brigitte et Jean-Luc.

Les taons ne lâchent pas l’affaire sur toute la route qui suit. Cela dit, la lutte contre les insectes fait vite passer le temps !
Dernier ruisseau franchi, et me voilà dans une forêt dense, où tous les arbres sont plein de mousse. Je m’attends à voir surgir un lutin à tout moment, mais en vain.

Aunac enfin. Mauvaise nouvelle, le gîte est indiqué sur une route à droite, qui monte, et au bout de laquelle je ne vois aucun toit… Une côte de plus, mais j’arrive juste avant les 10 heures de marche.
Contrat rempli pour ma double étape (déjà que mes étapes sont doubles par rapport à la « norme » !), même si elle était très frustrante du point de vue touristique avec pas grand-chose à se mettre dans les mirettes.

Aux gîtes il y a deux couples, qui se suivent : un dort avec moi, l’autre dans l’autre gîte.
L’ambiance au repas, pris sur la terrasse (la pluie attendra que nous ayons fini), est très sympa. Et la cuisine est maison : courgettes en salade avec les fleurs du jardin (tout se mange !), agneau grillé au barbecue avec des pommes de terre sous la cendre accompagnées de quatre sauces différentes, fromage local et gâteau aux abricots.

L’hébergement : Gîtes d’étape d’Aunac1 étoile

Sentiment mitigé, mais au final c’était le moins bon hébergement de cette seconde moitié de séjour.
Certes le patron est accueillant, avec de la gouaille et son style bien à lui, et la cuisine était très bonne, mais finalement relativement simple.
En revanche, les locaux sont un peu vieillots, et pas forcément d’une propreté exemplaire. Les lits, notamment, sont hors d’âge et mous comme j’ai rarement vu !

50 € la demi-pension + 4 € de pique-nique (vu sur le topoguide)

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