Mon GR10, par fK

Étape 25 : Refuge de Batère / Las Illias

L’étape en chiffres

40,3 km (pour 39,3 annoncés)

2 113 m de dénivelé (pour 1 960 annoncés)

Étape « difficile » (58,9 équivalent-kilomètres prévus)

Départ 07h46, arrivée 18h50

9h23 de marche effective et 1h41 de pause (temps « topo-guide » 13h50, temps prévu 8h18)

Tracé GPS J25

Le journal de l’étape1 étoile

En arrivant dans la salle de petit déjeuner, je suis rattrapé par la civilisation est le journal du matin de France Inter : la France est le pays avec la date de libération fiscale la plus tardive, un branque a tué un gamin dans une église (oui, sur le moment, je n’étais pas particulièrement attentif, donc j’ai mal compris la réalité du meurtre de SaintÉtienne-du-Rouvray)… Non, pitié, laissez nous profiter de la montagne, de son isolement, de sa quiétude. En cet instant, ces infos, que j’écoute pourtant en temps normal, ce contact avec le monde extérieur, sont une véritable agression à mon aventure.
Nous déjeunons en silence relatif, du fait de cette pollution sonore.

Au moment du départ, je charge le dernier tronçon de parcours sur le GPS. 85 km me séparent de la fin du périple. Et je m’élance sur la longue descente toute droite vers Arles-sur-Tech.

La veille, arrivant tard et avec un dîner très tôt, je n’ai pas eu le temps de faire une lessive en bonne et due forme. Qu’importe, la nature remédie à cela : le chemin passe au milieu des fougères trempées de rosée, et bientôt mon cuissard est parfaitement rincé, et ce n’est pas désagréable, contrairement à ce que l’on pourrait croire.
Hé bien voilà, vive la nature et le grand air !

Quelques restes des mines de fer jalonnent le parcours : là un vieux wagon de transport du minerai, ici de nombreux câbles métalliques.
Et dès que je sors à découvert, la chaleur est déjà présente… A 9h du matin ! La journée promet d’être caliente.

Un panneau du GR à Arles-sur-TechJe finis par arriver à Arles-sur-Tech (1) vers 10h. A l’entrée, le téléphone vibre : il a trouvé une Freebox à proximité, et la civilisation me rattrape encore avec les mails qui se déversent. Je jette un œil à l’avancée de la Transpyrenea, au CAC 40, j’envoie deux ou trois photos, et surtout je me mets en quête d’un supermarché où je prends fruits, chocolat et jus, que je vais manger et boire un peu plus loin.
Au total, la pause dure près de 40 minutes, dans un cadre moins enchanteur que de coutume. Tout ne peut pas être au top tout le temps…

Arles-sur-TechEt ça part pour une belle montée ombragée, avec ça et là la vue sur la ville. Je dégouline déjà.
A mi-pente, je tombe sur un panneau de kilomètre vertical (une borne tous les 200 m de dénivelé). Hé oui, c’est mon lot quotidien, j’en fais même deux par jour. Mais sans courir !
Au sommet du col de Paracolls (2), je tombe sur une ado sans sac ni eau et son chien. Elle me demande le chemin vers une destination que je ne comprends pas, je cherche à l’aider. En fait, elle me demandait le nom de son hôtel ou de son hébergement. Tu parles si je connais ! En revanche, je lui indique comment redescendre vers Arles (où il se trouve). Étonnant de s’être perdue alors qu’il n’y a qu’un chemin dans le coin. Et imprudent de partir si longtemps sans eau ni équipement…

Au bas de la descente se trouve le Moulin de la Palette (3), un éco-gîte qui a l’air très chouette et qui lui aussi a installé un bar extérieur en libre service et avec une boîte pour le paiement. Du coup, je m’arrête, prends à boire, mange un morceau.
Il est midi, le propriétaire sort mettre une gamelle à cuire dans un four solaire. Sympa ! Nous parlons photo quand il aperçoit mon appareil, puis de mon étape. Il me rassure sur le fait qu’à ce rythme je serai ce soir à destination, et m’annonce que la suite est ombragée.

Moulin de la PaletteEt en effet, la suite est à flanc de vallée à l’ombre. Mais où sont passés les ruisseaux qui amenaient de la fraîcheur ? Tout est sec, et il fait quand même bien chaud.
A Montalba-d’Amélie (4), il y a de la musique forte qui sort des deux maisons. Sans doute les ouvriers d’un chantier, mais je ne vois personne, et j’attaque la montée suivante, qui devient de plus en plus forte.
Au premier col, on passe à découvert : la chaleur est immédiatement encore beaucoup plus forte. Je crois deux jeunes, équipés de leurs chargeurs solaires, qui me demandent s’il y a une source pas loin… Heu, la plus proche est au Moulin, à presque deux heures ! C’est une habitude, de partir sans eau, chez les jeunes ?
Pour ma part, le chemin repasse heureusement en forêt. Mais c’est pour mieux serpenter à perte de vue dans une côte qui parait infinie. Et c’est le retour des mouches. Comme on dit dans Astérix en Corse : elle vous plaît, ma sueur ?

Je passe le sommet, le Roc de France sans trop voir son intérêt, et désespère d’arriver enfin au col du Puits de la Neige (5). Il me faut quand même 2h19 (contre 3h30 annoncées) depuis Montalba, et moult litres de sueur pour l’atteindre. Il est 16h30, je finis mon pique-nique !

Et la descente attaque par un éboulis puis une pente très raide, donc glissante, en forêt. Hé bien, c’est pas ça qui va me rapprocher de la douche chaude et de la bière fraîche…
Mais après le passage au coll dels Cirères (6), je suis enfin à Las Illas. Avec une heure de retard et 9h18 d’une étape sans aucun intérêt, et où en plus, je n’ai toujours pas vu la mer.

Le gîte d’étape est ouvert (et je n’avais pas réservé, la femme au carnet m’ayant expliqué la veille comment faire), mais complètement vide. Et je suis arrivé tard, donc l’employé municipal chargé de collecter les 16,07 € par personne est déjà passé. Je m’installe, puis je monte à l’hôtel restaurant au bout du village… vide lui aussi. Je dîne donc seul dans une salle de 88 couverts, en prenant le menu en quatre plats : assiette de charcuteries et anchois marinés, gambas grillées, canard au Banuyls, fromage et je rajoute une glace en dessert.
C’est la dernière, c’est la fête !

L’hébergement : Gîte d’étape de Las Illas1 étoile

Le gîte est relativement simple, avec 7 lits superposés serrés en rang d’oignon, une grande pièce commune avec le coin cuisine, et une salle de bain vieillotte. L’étape est donc pratique, mais sans trop de charme.

L’hôtel, dont je n’ai pas vu les chambres, est un hôtel familial typique, avec une salle de restaurant immense pour un petit village reculé comme ça, plein de tableaux dépeignant des scènes de chasse et de mobilier à l’avenant. Mais c’est relativement bien fait.
En revanche, la cuisine et l’accueil sont très bien. Je me suis notamment régalé avec les gambas parfaitement cuites et le magret au Banyuls !

16.07 € la nuit au gîte + 37 € de repas en quatre plats au restaurant du village qui fait également hôtel (vus sur le topoguide)

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